La Ministre de l’Economie Forestière, du Développement Durable et de l’Environnement, était accompagnée au cours de cette visite, par quelques collaborateurs, parmi lesquels : Grégoire N’KEOUA, Conseiller à l’Economie Verte et au Reboisement, Emmanuel Noël MAZOUKA, Conseiller Administratif et Juridique, Mireille MABIKA, Conseiller à la Communication, Constantin M’BESSA, Directeur Général de l’Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées, Jacques OSSISSOU, Directeur Général de l’Economie Forestière, Thierry Rodrigue ONTIKOUYA, Attaché aux Relations Publiques, Directeur du Protocole, et Aurélien-Després TATY, Directeur de la Communication et de la Vulgarisation.

Avant l’étape de Lesio-Louna, la Ministre Rosalie MATONDO et toute sa délégation, ont fait escale à Yié, dans le district d’Ignié. Ce site didactique de Yié est chargé d’histoire parce qu’en date du 06 novembre 2011, le Président Denis SASSOU N’GUESSO y a procédé au lancement du Programme National d’Afforestation et de Reboisement (ProNAR) qui a pour objectif de planter un million d’hectares de plantations industrielles dans le cadre d’un partenariat public - privé. Et la Ministre Rosalie MATONDO, en était la Coordonnatrice nationale de ce vaste programme du Chef de l’Etat, qui intègre d’une part, la lutte contre les changements climatiques, et d’autre part la diversification économique du Congo.

Aujourd’hui Ministre, Mme Rosalie MATONDO a déclaré qu’en novembre 2016 prochain, le ProNAR aura bien cinq ans. Il faudra procéder à son évaluation. Voilà tout le symbole de cette escale de Yié. Comme la tendance dans le domaine de la forêt est toujours tournée vers le bois, Mme la Ministre a bien voulu marquer la rupture en se focalisant pour cette première visite de terrain, sur une aire protégée : la réserve naturelle de gorilles de Lesio-Louna.

Mme la Ministre et toute sa délégation, ont été reçues à M’poumako par le Sous-Préfet de N’gabé, M. Gaston IKIA et le Conservateur de la réserve, M. Florent IKOLI qui ont tous mis le cap sur le site 2 à Abio, pour une randonnée de deux heures environ sur les rivières Lésio-Louna, et déboucher au bout du compte sur la léfini.  Dans cette localité, Mme la Ministre a visité le PROFADELL ou Projet en Faveur du Développement Local en Périphérie de la réserve naturelle de Lésio-Louna. 

Ce projet créé le 19 décembre 2014, coordonné par M. Eric KINZONZI, et financé par la Fondation Aspinall, est créé pour répondre aux besoins des populations estimées à 1300 habitants répartis dans vingt-trois villages. Ces populations se sentaient spoliées par l’implantation d’une aire protégée dans leur localité. Pour éviter d’éventuels actes de braconnage et saccage dans l’aire protégée, il fallait bien une alternative, c’est-à-dire, l’implantation des cultures vivrières à croissance rapide et la création des vergers.

Au terme des éclairages apportés à Mme la Ministre sur le fonctionnement de ce projet par M. Yves BRAET, Directeur Technique Administratif et Financier, la délégation s’est ébranlée à nouveau sur M’poumako pour le village Mah, qui conduit au site pittoresque de Iboubikro dans la réserve naturelle des bébés gorilles orphelins issus du braconnage.  

Là également Mme la Ministre et toute sa délégation, ont suivi avec une attention soutenue, la présentation de cette aire protégée de 173.000 hectares par son Conservateur M. Florent IKOLI. Les problèmes majeurs a-t’il dit, se résument par l’insuffisance des éco-gardes qui ne sont que dix-sept alors qu’il en faut au moins une trentaine pour assurer une protection efficiente de l’écosystème qui compte vingt-neuf pensionnés. Selon les normes de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), il faut un éco-garde pour mille hectares. Lesio-Louna, conformément à ces normes, devrait compter soixante-quinze éco-gardes. La gestion d’une aire protégée, déclare M. Florent IKOLI requiert un lourd investissement. Toute la latitude ne peut pas être laissée à la fondation Aspinall qui qui en assure le financement. Le plan d’aménagement étant en cours de finalisation, Il y a enfin le cas spécifique de ces éco-gardes dont la prise en charge est sujette à caution. Il faut bien une solution d’urgence telle que leur recrutement dans la fonction publique. 

A ces préoccupations majeures, Mme la Ministre a déclaré que l’on ne va pas inventer la roue. Son ambition est de faire de Lesio-Louna une action et un site touristique pilote. Il faut résoudre les problèmes d’accès, d’hébergement etc. Tous ces problèmes exigent qu’une grande réflexion y soit menée. Mme Rosalie MATONDO a surtout demandé à ses interlocuteurs, de s’inspirer de l’expertise avérée des autres pays et de l’adapter à la réalité congolaise. La promotion de l’écotourisme est pour Mme la Ministre, un challenge à relever, car il s’agit de montrer les multiples facettes de notre pays. Qu’est-ce que ce secteur peut apporter à l’économie nationale ?  Il devra surtout contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. Au-delà du renforcement des capacités opérationnelles de Lésio-Louna, il faudra faire que les jeunes s’intéressent au savoir-faire traditionnel.