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18.09.2015

Lutte contre la criminalité faunique et floristique en Afrique Centrale : bientôt la création d’une plateforme de coopération régionale

La sous région Afrique Centrale va se doter sous peu d’une plateforme de coopération régionale en vue de combattre vigoureusement le lancinant problème de trafic et de braconnage des espèces animales et végétales.


La photo de famille après la cérémonie d'ouverture de l'atelier

 

Cette proposition de l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) a été soutenue au cours du 1er atelier des Etats de l'Afrique Centrale sur le renforcement des contrôles aux frontières dans le cadre de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts organisé du 31 août au 02 septembre 2015 à Brazzaville. C'était à l'initiative de l'ONUDC, de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et de la Commission des Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC) avec l'appui financier du gouvernement américain. 

Placé sous la houlette du Ministre de l'économie forestière et du développement durable, M. Henri DJOMBO, cet atelier a connu la participation d'une soixantaine de personnes venues du Cameroun, du Gabon, du Congo, du Tchad, de la République Démocratique du Congo et de la République Centrafricaine, ainsi que des organisations comme WWF, Interpol et l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD). On y a noté également la participation du représentant pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre de l'ONUDC, M. Pierre LAPAQUE.

Cet atelier a eu entre autres objectifs de réunir tous les organismes compétents pour le renforcement de la coopération transfrontalière dans le cadre de la lutte contre le trafic des espèces sauvages et du bois et étudier la mise en place d'une plateforme de coopération transfrontalière en Afrique Centrale.

Pour M. Pierre LAPAQUE la création de la plateforme obéit à l'esprit de la déclaration commune de la conférence internationale de Brazzaville sur l'exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d'Afrique tenue en avril 2015 qui invite tous les Etats africains à : « faciliter et soutenir la création des réseaux régionaux d'échanges et de partages de renseignements et d'informations entre les agences d'exécution et le secteur judiciaire ». Par ailleurs, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté, dans la foulée et à l'unanimité le 30 juillet dernier, une résolution invitant entre autres les Etats à « coopérer à l'échelle bilatérale, régionale et internationale pour prévenir, combattre et éradiquer le trafic international d'espèces sauvages et des produits qui en sont issus en ayant recours le cas échéant à des instruments juridiques tels que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption ». 

Et dans le cadre du mémorandum d'entente établi et signé entre l'ONUDC et la CEEAC à Libreville, le 16 janvier 2015, l'ONUDC apporte le soutien nécessaire à la mise en œuvre et au succès de cette plateforme sur les thématiques couvertes par son mandat. Il s'agit notamment de l'assistance technique aux Etats concernés pour l'élaboration d'une politique pénale nationale et régionale de lutte contre cette criminalité en tenant compte des impératifs de sécurité, de développement économique et de préservation de l'environnement dans la région. Ensuite, l'assistance aux autorités nationales pour l'harmonisation de leurs lois avec les dispositions de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée de même que le renforcement des capacités de leurs services de police judiciaire spécialement ceux dédiés à la lutte contre cette criminalité dans les domaines de la formation sur les techniques d'investigations, de la police technique et scientifique, et de l'administration des preuves au moyen des procès-verbaux et autres actes de police judiciaire. De plus, l'assistance à la formation des magistrats spécialisés, voire la création, en cas de besoin, de juridictions spécialisées en la matière.

En ce qui concerne l'organisation de cette plateforme, le représentant de l'ONUDC pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, a indiqué que celle-ci va s'appuyer sur une entité interministérielle qui sera chargée au plan national de la coordination entre les différentes institutions et administrations compétentes dans la lutte contre cette forme de criminalité de même que de l'élaboration d'une stratégie et d'une politique pénale nationale en la matière.

Si tous les officiels qui sont intervenus à cet atelier ont reconnu qu'au-delà de son impact néfaste sur la faune ainsi que la flore, la criminalité liée au trafic d'espèces sauvages et aux forêts alimente aujourd'hui les réseaux criminels transnationaux qui entraînent l'insécurité dans la sous région. Néanmoins, la solution durable à ces phénomènes consiste, a déclaré le Ministre de l'économie forestière et du développement durable dans son discours d'ouverture, "à tarir la demande et à assurer un contrôle strict à l'intérieur des territoires concernés".

Durant ces trois jours de travaux, les participants ont eu droit à plusieurs présentations réparties en six séquences dont "Défis liés aux poursuites des cas de trafic transnational d'espèces sauvages de faune et de bois", "Application de la loi, défis de compétence et "Renforcement de la coopération nationale et régionale, lutte contre le trafic des espèces sauvages de faune et de bois". 

A l'issue de cet atelier, les parties prenantes ont formulé plusieurs recommandations. Tout en constatant l'urgence et la nécessité de la mise en place dans les brefs délais de structures de coordination au niveau national pouvant accélérer la création de la plateforme régionale, les participants ont recommandé l'utilisation du formulaire ETIS (Elephant Trade Information System) de la CITES, pour la collecte des données sur les saisies d'ivoire ou des produits d'éléphant. Ils ont, enfin, recommandé la tenue d'un deuxième atelier d'experts en vue du suivi et de l'évaluation de la mise en œuvre des recommandations du présent atelier régional.

Clôturant les travaux de cet atelier, la 1ère Conseillère de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique au Congo, Mme Mary DASHBACH a indiqué que « la mise  en place de la plateforme opérationnelle de partage d'informations et de toutes autres données pouvant permettre l'identification, l'arrestation et l'identification des trafiquants va représenter une avancée significative dans cette lutte ». De son côté M. Pierre LAPAQUE a insisté pour que ces recommandations ne restent pas lettre morte mais qu'elles puissent être traduites très rapidement en actions et en activités. M. Henri DJOMBO, pour sa part, a affirmé que ce premier atelier régional constitue incontestablement la contribution pertinente de la sous-région à la stratégie africaine de lutte contre l'exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages.

 

Auteur : Bienvenu LOUZOLO

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