Placé sous le patronage du Ministre de l’Economie Forestière, Mme Rosalie MATONDO, cet atelier a eu entre autres objectifs de sensibiliser à l’illégalité dans le secteur forestier et à ses impacts, promouvoir la plate-forme « Responsible Timber Exchange project » en tant qu’outil permettant d’éliminer le commerce illégal de bois, discuter de la légalité du bois et des documents de vérification, discuter des exigences de diligence raisonnée et comment les respecter. Il a regroupé une cinquantaine de participants représentant les sociétés forestières, les administrations publiques, les organisations non gouvernementales et la société civile ansi que les organisations internationales WRI, Proforest, ATIBT, BVRio, entre autres.
Cette rencontre qui s’est voulue interactive a été une occasion pour les parties prenantes d’échanger sur les contraintes et les opportunités de la promotion du commerce du bois légal en République du Congo. Ceci au travers de jeu de questions-réponses consécutives aux cinq présentations qu’a consacrées l’atelier mais aussi aux discussions de travaux du panel mis en place pour la circonstance. Les participants ont donc été édifiés sur le système de vérification de la légalité et de traçabilité du bois au Congo par M. Alain Bienvenu OSSEBI, Coordonnateur de la Cellule de la Légalité Forestière et de la Traçabilité (CLFT), une structue de l'Inspection Générale des Services de l'Economie Forestière (IGSEF), sur les exigences de diligence raisonnée et sur la plateforme d'échange de bois responsable (RTE), présentations faites par M. James Parker de BVRio et sur le Monitoring/Open Timber Portal (OTP) par M. Achille DJEAGOU de WRI, une organisation internationale américaine de recherche spécialisée dans les questions environnementales.
De la communication du Coordonnateur de la CLFT, il est ressorti que depuis des lustres, le Congo a disposé, à travers sa législation, d’un système de légalité et de traçabilité du bois. Avant la loi N°16-2000 du 20 novembre 2000, loi en vigueur en matière, entre autres, de gestion durable des ressources forestières, le Congo a eu à initier des textes organisant déjà la légalité. Il en est de même de la traçabilité. Sur ce dernier aspect, le Coordonnateur de la CLFT a cité le Décret 2002-437 du 31 décembre 2002 fixant les modalités de gestion et d’utilisation des forêts. Aussi, en signant l’Accord de Partenariat Volontaire (APV) sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT) en mai 2010 avec l’Union Européenne, la République du Congo s’est engagée à ce que l’ensemble de sa filière bois nationale satisfasse aux exigences de légalité et de traçabilité du Système de Vérification de la Légalité (SVL). Ce système couvre l’ensemble des bois et produits dérivés produits au Congo, importés ou en transit. Le SVL sert à vérifier que les bois et les produits dérivés sont produits légalement et peuvent être commercialisés et exportés. Depuis fin décembre 2016, a expliqué M. OSSEBI, le Congo a développé un logiciel prenant en compte tous les aspects du SVL. A ce jour, a indiqué le Coordonnateur de la CLFT, le SIVL est prêt au déploiement. Et le déploiement concernera en premier lieu deux modules sur les douze à savoir les modules Fiscalités et Permis spéciaux (PS).
La présentation des exigences en matière de diligence raisonnée faite par M. James Parker de BVRio a mis l'accent sur les documents légaux requis par les négociants en bois d'Europe, des États-Unis et d'Australie pour exercer une « diligence raisonnée » ou une « obligation de moyen » en vertu du règlement sur le bois de l'Union européenne (EUTR), de la loi américaine Lacey et de la loi australienne sur l'interdiction de l'exploitation forestière illégale (AUILPA).
La seconde présentation de M. James Parker de BVRio sur la plateforme RTE a couvert les avantages de cette plateforme pour les producteurs et les acheteurs, le système de diligence raisonnée et d'évaluation des risques, la technologie à l'origine de la plateforme électronique et les activités entreprises par BVRio pour promouvoir les offres et les commandes sur la plateforme.
Du Portail OPEN TIMBER (OTP), on retiendra qu’il s’agit d’une plateforme web interactive et indépendante visant à promouvoir le bois légal grâce à un meilleur accès à l’information. Il a été créé, en réponse, à l’imbroglio occasionné par la publication des rapports controversés sur la gestion des ressources forestières dans les pays du Bassin du Congo.
Les participants ont été aussi renseignés sur le secteur forestier congolais à travers la présentation de Mme Paulette EBINA, Directrice de la Valorisation des Ressources Forestières au Ministère de l’Economie Forestière (DVRF). Le secteur forestier au Congo, a déclaré la Mme la DVRF, est régi par la loi N°16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier. Et la superficie totale des forêts naturelles est estimée à 22.471.271 ha soit 65% du territoire national tandis que la superficie des plantations forestières est estimée à 80.000 ha. Le secteur forestier au Congo, a expliqué l’oratrice, est le deuxième pourvoyeur d’emplois après la fonction publique. Sa contribution au Produit Intérieur Brut est de 5,6%.
Intervenant à l’occasion, la Ministre de l’Economie Forestière a exprimé sa gratitude aux organisateurs sur le choix porté sur le Congo pour abriter cette rencontre. Pour Mme Rosalie MATONDO, il s’agit assurément du témoignage de la reconnaissance des efforts consentis par le Congo dans la mise en œuvre de la gestion durable des écosystèmes forestiers. Toutefois, a souligné Mme la Ministre, bien que ces performances soient louables, la République du Congo va poursuivre ses efforts jusqu’à ce que, à l’horizon 2022, toutes les concessions forestières soient aménagées et certifiées, de façon concertée et participative, de sorte que de ses forêts ne soit produit que du bois légal. Par ailleurs, a renchéri la Ministre, le partage de l’expérience de l’organisation brésilienne, Bolsa Verde do Rio œuvrant depuis 2011, dans la production et le commerce de bois responsable à travers le « Responsible Timber Exchange project », inspirera à coup sûr le Congo dans l’amélioration de ses prestations pour le respect de légalité, et permettra ainsi aux sociétés forestières de se conformer aux exigences des marchés internationaux.
Les prochaines étapes après cet atelier, a indiqué M. James PARKER un des représentants de BVRio, c’est l’organisation prochaine ici au Congo, en attendant de déterminer la date avec les autorités compétentes, d’une foire d’exposition sur les échanges commerciaux du bois avec la participation des opérateurs chinois. Ensuite, l’établissement d’un guide spécifique pour le Congo sur la diligence raisonnée.
Les membres du Comité Conjoint de Mise en œuvre de l’Accord
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