Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Economie Forestière et du Développement Durable ;
Monsieur le Représentant Adjoint du Coordonnateur du Système des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs, les hauts Représentants du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs, les hauts Représentants des ministères ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des ONG ;
Distingués Participants ;
Chers collègues,
Au nom de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, je voudrais remercier chaleureusement le Gouvernement du Congo et particulièrement S.E. Monsieur Henri DJOMBO, Ministre de l’Economie Forestière et du Développement Durable pour leur invitation à cette réunion. C’est un grand honneur pour ma collègue Mlle Olga KUZIMIANOK et moi même d’être là parmi vous aujourd'hui pour discuter ensemble sur la façon dont nous pouvons répondre au mieux au problème de la criminalité de la faune et de la flore sauvages au Congo.
En effet, le trafic d’espèces sauvages et le braconnage de nombreuses espèces, qu’elles soient charismatiques ou non, animales où végétales, représentent un commerce mondial dont la valeur annuelle est comprise entre 18 et 26 milliards d’euros, soit la quatrième activité illégale la plus importante après le trafic de stupéfiants, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains.
Or l’Afrique est aujourd'hui au centre de l’approvisionnement du reste du monde en trophées et spécimens vivants d’animaux, la flore y subit le même sort que la faune et la demande extérieure est en augmentation constante.
L’impact de ce commerce ne constitue pas seulement une menace pour l’environnement, mais aussi à la paix et à la sécurité des Etats et de leurs populations. Il porte atteinte à l’Etat de droit en alimentant la corruption dans les aéroports, les ports, les bureaux de douane et les services de sécurité et fournit de nouvelles sources de financement à des groupes d’insurgés et aux réseaux criminels dans l’ensemble du continent africain.
C’est la raison pour laquelle l’ONUDC, en tant que partenaire du Consortium International de Lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, est présent aujourd'hui. Car le Gouvernement de la République du Congo a officiellement demandé - par l’intermédiaire du secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flores sauvages menacées d’extinction (CITES) – que soit mis en œuvre la Boite à outils ICCWC pour l’analyse de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts au Congo.
A cet égard, je tiens à réitérer nos félicitations à l’Etat Congolais pour leur décision de mettre en œuvre cette Boite à outils qui offrira une réponse appropriée pour, à terme, faire respecter ses intérêts nationaux et protéger son patrimoine.
Cette Boite à outils permet d’entreprendre une analyse nationale dans le but de comprendre les défis principaux liés aux infractions fauniques et forestières dans leur pays.
Il s’agit là d’un acte sage et responsable, comme chacun le sait, de faire son auto-évaluation, de se regarder en face pour voir ce qui va et ce qui va mal, afin de prendre des décisions concrètes pour améliorer ce qui mérite de l’être.
Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre,
Distingués invités,
C’est une étape importante. Car cette Boite à outils fournit, dans son intégralité, un aperçu de la grande variété d’outils disponibles en matière de prévention et de lutte contre les infractions liées aux espèces sauvages et aux forêts.
Chaque partie fournit un guide pratique et détaillé sur les questions essentielles devant être examinées et fait référence aux conventions internationales concernées, aux règles et normes ainsi qu’aux directives et documents pertinents.
Ainsi, le Congo rejoint ses Etats voisins d’Afrique Centrale dans lesquels la Compilation d’outils est utilisée. Et je suis convaincue - que les résultats de l’analyse permettront à la République du Congo d’avancer dans ses engagements nationaux, régionaux et internationaux.
Cette décision coïncide avec la Déclaration commune de la conférence de Brazzaville, qui demande entre autres à l’Assemblée de l’Union Africaine d’inviter tous les pays africains à se conformer à leurs obligations internationales, réviser et amender leur législation nationale afin de criminaliser le braconnage et le trafic de la faune, de coordonner leurs efforts dans l’application des lois et d’assurer que ces infractions soient considérées comme des crimes graves dans le cadre de la Convention des Nations Unis contre la criminalité transnationale organisée.
A ce sujet, je tiens également à féliciter le Gouvernement du Congo pour la tenue ici à Brazzaville il y a un peu plus d’un mois, de la Conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages en Afrique.
Ceci en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine, et avec le soutien de la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, INTERPOL, l’Equipe de l’Accord de Lusaka, et le Secrétariat de la CITES.
Le Gouvernement du Congo ainsi que l’ensemble des acteurs congolais, y compris la société civile, montrent par leurs actions un engagement panafricain pour faire face à une crise qui nous concerne tous.
Dans ce contexte, je rappellerai que la forêt du Bassin du Congo est le deuxième massif forestier tropical après la Forêt amazonienne avec plus de deux millions de km². La faune et la flore y est d’une diversité exceptionnelle, pourtant le braconnage a amené à la quasi extinction du rhinocéros en République Démocratique du Congo, au Cameroun et République centrafricaine.
En République du Congo en particulier, un exemple significatif est le nombre d’éléphants abattus au cours des cinq dernières années est estimé à plus de 13.000, dont 500 éléphants tués dans la seule zone du lac Télé et du parc Nouabalé-Ndoki. Le pays a ainsi perdu la moitié de sa population de pachydermes au cours des dix dernières années.
Permettez-moi d’exprimer mon appréciation pour tous vos efforts entrepris. Et en particulier pour la mise en place d’une Stratégie africaine commune sur la lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et la flore sauvages, avec sa feuille de route, plan d’action et la Déclaration finale de la Conférence internationale de Brazzaville.
Cette Stratégie africaine commune sera finalisée et soumise pour adoption à l’Union Africaine lors de la 27ème Session Ordinaire du Conseil Exécutif de l’Union africaine. Illustrant ainsi la préoccupation des pays africains vis à vis du fléau de la criminalité de la faune et de la flore. Et surtout une forte volonté d’arrêter la prédation des espèces protégées sur le continent et également internationaux pour révéler ces défis et apporter ensemble une réponse coordonnée.
Dans cette même Stratégie africaine commune, il a également été recommandé aux Etats africains de faire preuve de leadership et d’introduire une résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies dans le but d’inclure cette Stratégie africaine dans la stratégie africaine dans la stratégie mondiale de l’ONU sur la criminalité de la faune et de la flore.
Enfin saluer particulièrement le geste fort de Son Excellence Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République du Congo, qui était accompagné de Son Excellence Idriss DEDY, Président de la République du Tchad, avec qui il a brûlé cinq tonnes d’ivoire sur l’esplanade du Palais des congrès de Brazzaville. Car seul un solide engagement politique permettra d’arrêter la criminalité et le commerce illicite de la faune et de la flore et de sauver ainsi l’exceptionnelle biodiversité africaine.
Je vous remercie.
La Représentante de l’office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC)
Les membres du Comité Conjoint de Mise en œuvre de l’Accord
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