Chers compatriotes,
Le monde change et notre planète subit des changements climatiques du fait des activités humaines. De nombreux écosystèmes terrestres ont atteint un point de non-retour ou d’épuisement critique de leurs ressources, sollicités par la forte croissance démographique et le développement économique. Aujourd’hui, les preuves montrent que les populations consomment bien plus que ce que la planète peut fournir durablement.
Le 5 juin de chaque année, l’humanité toute entière célèbre la journée Mondiale de l’Environnement. Instituée par l’Organisation des Nations Unies en vue de commémorer l’inoubliable conférence internationale sur l’environnement humain, tenue à Stockholm en Suède en 1972, elle vise la sensibilisation de la population mondiale sur les préoccupations environnementales du moment, afin de susciter l’éveil d’une conscience citoyenne en faveur de la préservation de l’environnement. Ainsi, à chaque édition, un thème spécifique lié aux questions urgentes de l’heure, est choisi pour commémorer ladite journée.
« Ba ndéko nangai, mbongwana ékotéli molongo mobimba, bibalé bizali kokaouka, ba zamba ézali ko zika nako sila, bambissi na bagnama bazali kosila mokémoké, nzala mpé kozanga mayi, ézali ko boma bato naba ékolo mosusu. Yango wana mokolo mwa lélo 5 juin éponami na mokili mobimba, pona ko sanguisa makanisi ndengué nini to koki kokanguisa mbongwana ya tango. »
Cette année 2016, nous célébrons la 44ème édition, qui se focalise sur la brûlante thématique du commerce illicite d’espèces sauvages, ponctué d’un slogan tout autant révélateur, traduit de l’anglais, à savoir : “Libérez votre instinct sauvage pour protéger la vie”. Il s’agit là d’une invite à condamner sous toutes ses formes le trafic illicite et le commerce illégal des produits issus d’espèces sauvages, et à s’investir, chacun pour ce qui le concerne, à la recherche des solutions idoines visant la lutte contre les menaces qui pèsent sur ces espèces. Par ce thème, chacun devrait se sentir encouragé à préserver toutes les espèces menacées d’extinction et à agir pour leur sauvegarde, car la nature est un bien commun, un héritage que nous avons l’obligation de transmettre aux générations futures.
Chers compatriotes,
Depuis quelques années, l’exploitation illégale de la faune et de la flore sauvages a pris des propositions alarmantes, suite à l’augmentation vertigineuse des prix des produits qui en sont issus. De ce fait, ce trafic occupe désormais la 4ème place au classement mondial des commerces illicites, après le trafic de la drogue, la traite des êtres humains et le trafic des armes. L’une des conséquences dramatiques associées à ce trafic honteux est la diminution à un rythme très inquiétant des stocks de biodiversité, particulièrement la population des éléphants d’Afrique, pour ne citer que cet exemple. Des données scientifiques montrent que des milliers d’éléphants d’Afrique sont victimes de braconnage chaque à cause du commerce de l’ivoire. En Afrique Centrale, par exemple, de 2002 à 2012, 65% de la population d’éléphants ont été tués, soit un taux d’abattage de 9% par an.
Le commerce des végétaux, souvent oubliés, mais très convoités pour leurs vertus médicinales, leur potentiel cosmétique, alimentaire ou décoratif, échappe le plus souvent au contrôle des Etats pourvoyeurs et aux mécanismes de régulation du commerce de la flore, car empruntant des circuits illégaux.
Mesdames, Messieurs,
Le trafic illicite d’espèces sauvage est un phénomène qui concerne à la fois l’environnement, la sécurité, la gouvernance, l’économie et l’Etat de droit. En effet, derrière le braconnage se cache des réseaux mafieux qui alimentent le terrorisme et la corruption, ainsi que les guerres civiles. Ce phénomène est un obstacle au développement de l’écotourisme et constitue une menace majeure pour certaines communautés dont le mode de vie est intimement dépendant de la faune et de la flore sauvages.
En 2050, si les modes de consommation et de production actuels restent inchangés et si le pillage de ces de ces ressources naturelles continue, avec une augmentation de la population mondiale devant atteindre 9,6 milliards, nous aurons besoin de trois planètes pour maintenir nos modes de vie et de consommation. Ces indicateurs laissent présager l’extinction inéluctable de certaines espèces sauvages, si aucune action de conservation n’est entreprise en leur faveur.
Pour ce qui est du Congo, notre pays, la faune et flore sauvages dont regorgent nos écosystèmes sont d’une diversité telle qu’elles constituent un précieux patrimoine à préserver à tout prix. Pourtant, en dépit des politiques mises en oeuvre depuis plusieurs décennies, la menace d’extinction pèse en permanence sur certaines espèces. De ce fait, nos forêts et nos savanes, longtemps restées des sanctuaires de la vie sauvage, sont devenues le théâtre d’atrocités commises par les braconniers et les coupeurs de bois énergie. Ces derniers, habités par une soif démesurées du profit, ne cessent de décimer des populations entières d’espèces dont la survie dépend désormais des actions conjuguées de la part de tous.
Chers compatriotes,
L’engagement de notre pays aux côtés des autres Etats s’illustre à travers la ratification des traités internationaux mentionnés ci-dessus et de nombreux textes législatifs couronnant la gestion des ressources naturelles. Cet engagement a été conforté plus récemment à travers l’organisation à Brazzaville, en avril 2015, de la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le trafic illicite des produits de la faune et de la flore sauvages. A cette occasion, le Président de la République, son Excellence Dénis SASSOU NGUESSO a montré aux yeux du monde la volonté de notre pays à décourager le braconnage, en brûlant un échantillon d’environ cinq tonnes de pointes d’ivoire saisies.
Très récemment encore, en janvier 2016, le Congo s’est engagé lors de la 66ème session du Comité permanent de la CITES, à intégrer the “Eléphant Protection Initiative” (EPI), qui est un programme de conservation menée par l’Afrique pour éradiquer le commerce de l’ivoire et arrêter le phénomène d’abattage dont sont victimes les éléphants.
Au plan interne, des efforts sont menés par le Gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, qui a fait de la préservation de l’environnement au jour le jour, l’une des urgences des temps présents contenues dans son projet de société, “la marche vers le développement”
Cependant, il existe encore des personnes véreuses, inciviques, ancrées dans les antivaleurs, qui continuent à exploiter illégalement nos ressources naturelles, à importer et à commercialiser illégalement les sachets et à utiliser les ruelles de nos quartiers comme dépotoirs.
Mesdames et Messieurs,
La journée Mondiale de l’Environnement que nous célébrons ce juin, est une opportunité offerte à tout un chacun de comprendre que la protection de l’environnement est une responsabilité partagée entre tous les habitants de la terre. Elle dépasse le cadre local pour toucher la planète tout entière. Cette journée doit mettre en valeur les actions de tout un chacun en faveur de l’environnement et de donner aux actions individuelles une puissance collective devant générer un impact positif sur la planète.
C’est pour cette raison que devons continuer à travailler dans la mouvance de la communauté internationale, en faveur d’une action concertée, pour construire un monde véritablement plus sûr et plus durable, qui prend en compte l’héritage intergénérationnel qu’est l’environnement.
Ensemble, mes chers compatriotes, regroupés au sein de nos organisations respectives, allons plus loin, repensons nos modes de vie et intégrons la durabilité dans la gestion de nos ressources déjà fragilisées, de façon à tarir la demande en produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages. Nous devons que même si les actions individuelles peuvent sembler insignifiantes face à des menaces et des tendances mondiales, lorsque des millions de personnes unissent leurs forces dans un but commun, il est possible de faire une différence énorme.
C’est pourquoi, il est de notre intérêt à tous, d’agir maintenant car l’inaction aura des impacts qui dépassent la simple sphère environnement, d’autant plus que le trait principal de notre univers est l’interdépendance entre les espèces et les écosystèmes. La disparition d’un maillon rompt les équilibres et revêt des conséquences dramatiques sur l’ensemble du système.
Il est donc de notre devoir à tous, de démanteler les réseaux mafieux au niveau local et au-delà de nos frontières avec l’aide des institutions nationales et des organisations internationales telles qu’Interpol.
Lors de la célébration de la 40ème journée Mondiale de l’Environnement en 2012, Madame Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO disait, je cite « Nous voulons un avenir où nous pourrons vivre dans un environnement sain en entretenant des liens solides avec la nature et des sociétés riches et diversifiées. Pour cela, nous devons créer un environnement florissant et des économies verts » fin de citation.
Ensemble avec nos partenaires au développement, renforçons la coopération multilatérale en vue d’éradiquer les exploitations et les trafics illicites qui gangrènent la vie sauvage, et garantir de ce fait, le bien-être des générations présentes et à venir.
« ba ndéko na ngaî, ba papa, ba mama, bana, to sanguisa makasi mpé mayélé na bisonyonso, pona kokanga nzéla na ba boulouguisi. Esenguéli to petola bissika to vandelaka mpé to batela bokulaka, bagnama, banzété, bazamba.
Nzambé apesa biso lobiko mpé bomenga ya lelo na ya lobi ».
Vive la Journée Mondiale de l’Environnement,
Vive le Congo,
Je vous remercie.
Les membres du Comité Conjoint de Mise en œuvre de l’Accord
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