Justification de la table ronde
Dans la perspective de l’émergence à l’horizon 2025, le Congo a pris l’option de diversifier son économie en s’appuyant sur l’économie verte. Les désappointements enregistrés ces dernières années dans le secteur pétrolier conforte ce choix stratégique et place d’emblée le secteur forestier au cœur de cette préoccupation nationale. Cette propension est d’autant plus justifiée que le secteur forestier, quoi qu’étant le deuxième pourvoyeur national d’emplois directs et indirects, et ne contribuant à la formation du PIB qu’à hauteur de 5,6%, recèle encore d’un important potentiel de biens et services dont la valorisation pourrait accroître, de manière significative, l’impact positif du secteur au développement socio-économique du pays.
En effet, la forêt congolaise renferme un potentiel ligneux commercialisable estimé à 170 millions de m3. Sur les 2 millions de m3 que l’on peut y extraire chaque année sans compromettre sa durabilité, seuls 1,5 millions de m3 sont exploités. Cependant, cette production n’est pas transformée localement à la hauteur des prescriptions légales et réglementaires, causant ainsi :
Notre pays regorge par ailleurs, d’une diversité biologique et des paysages d’une valeur inestimable, susceptibles de servir de base aux activités cynégétiques et touristiques. Un réseau de 17 aires protégées, occupant 13% du territoire national, est dédié à la conservation de ce précieux patrimoine. De nombreux autres produits et services peuvent être fournis par les forêts ainsi que les écosystèmes associés, et que l’on pourrait valoriser, notamment dans le contexte actuel caractérisé par l’économie « carbone » et la promotion de la valorisation non ligneuse de la forêt. On peut citer, entre autre : les services éco-systémiques valorisables aux fins de paiement pour services environnementaux (PSE) ; les molécules extraites de plantes, valorisables dans l’industrie pharmaceutique ; la diversité des produits forestiers non ligneux (PFNL), fortement demandés sur les marchés intérieur et extérieur ; le carbone stocké dans les plantations forestières et développées en savane aux fins de générer des crédits carbone valorisables sur les marchés habilités ; les produits non ligneux issus des plantations forestières, tels que la résine de pin, les huiles essentielles d’Eucalyptus, etc., très prisés sur le marché international, etc.
Vision
Le potentiel susmentionné constitue un éventail d’opportunités qui permettraient au pays, à l’issue d’une série de réformes, de passer de la logique d’une économie forestière centrée sur le bois, notamment la grume, à une logique de diversification des activités et des revenus du secteur, en vue d’augmenter les revenus par hectare de forêt. La finalité est de contribuer à l’accroissement des revenus de l’Etat et à l’amélioration du bien-être des populations, à l’aune « du tout économie en vue du tout social », prôné par Son Excellence Denis SASSOU-N’GUESSO, Président de la République, dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de société « La marche vers le développement », au cours du quinquennat 2016-2021. Telle est la vision que le département en charge de l’économie forestière, se propose de partager avec tous ses partenaires, à l’occasion de la tenue d’une table ronde, sous le thème : la gestion du secteur forestier à l’ère « du tout économie » en vue du « tout social ».
Constats liminaires
La table ronde sera également l’occasion d’interpeller les partenaires sur certaines contreperformances du secteur, en pointant du doigt quelques faits identifiés à ce jour, d’ordre structurel ou conjoncturel, qui pour certains, plombent l’essor du secteur. Ces constats pourront alimenter les débats au sein des ateliers. Il s’agit essentiellement des constats ci-après :
Objectifs de la table ronde
D'une manière générale, la table ronde vise à susciter une dynamique sectorielle nouvelle, axée sur la participation effective du secteur à la diversification de l’économie nationale afin d’accroître son impact socio-économique, à l’issue d’une série de réformes.
Plus spécifiquement, elle permettra :
Une participation massive et active, gage de leur engagement à soutenir la vision du Chef de l’Etat relative à la diversification de l’économie nationale, est attendue des administrations sœurs, des sociétés forestières, des partenaires de la conservation de la biodiversité, des organisations socio-professionnelles et de la société civile, des personnalités, etc.
Fait à Brazzaville, le 03 octobre 2016
Rosalie MATONDO
Ministre de l’Economie Forestière,
du Développement Durable et de l’Environnement
Les membres du Comité Conjoint de Mise en œuvre de l’Accord
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