La cérémonie d’ouverture de cet atelier  table ronde patronnée par M. Pierre TATY, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Economie Forestière, du Développement Durable et de l’Environnement, au nom de Mme la Ministre Rosalie MATONDO empêchée, a connu la participation des représentants de diverses institutions de la République du Congo, du secteur privé et de la société civile.

Le discours d’ouverture du Directeur de Cabinet a été précédé par l’allocution du Secrétaire Exécutif de la COMIFAC, M. Raymond M’BITIKON. C’est cette partie dite protocolaire qui a constitué la phase de  lancement de l’atelier. La table ronde par contre, s’est traduite par la présentation aux participants, de deux exposés sur Powerpoint par le Coordonnateur National COMIFAC, M. Jacques OSSISSOU, Directeur Général de l’Economie Forestière.

Le premier exposé a eu pour intitulé « BILAN ET PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE CONVERGENCE 1 : CAS DU CONGO ». Le deuxième exposé par contre, a eu pour thème : « ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELLES : ROLES ET DISPONIBILITES DES PARTIES PRENANTES ET FINANCEMENT ».

Ces deux exposés ont été suivis de questions – réponses qui ont permis aux participants, d’avoir une meilleure compréhension du Plan de Convergence révisé ou PC 2 de la COMIFAC.

Le Plan de Convergence 2 révisé ou  PC2,  remplace le Plan de Convergence de la décennie 2005-2015. Il apporte les nouvelles orientations en matière de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes forestiers, dans l’espace COMIFAC. 

Cette révision fait suite à l’émergence de nouvelles thématiques et enjeux relatifs à la gestion des forêts et de l’environnement. Il s’agit notamment des effets du changement climatique, de la nécessité de Réduction des Emissions issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts plus la conservation et la gestion durable des forêts, et l’augmentation des stocks de carbone en sigle REDD+. Il s’agit en outre du processus d’Accès aux ressources génétiques et au Partage juste et équitable des Avantages liés à leur utilisation (APA), et de l’Accord de Partenariat Volontaire (APV-FLEGT) sur le respect des règlementations forestières et des échanges commerciaux en produits bois avec l’Union Européenne.

A cela s’ajoutent les questions de l’approche genre, des conversions des forêts au profit des agro-industries, des dégradations forestières consécutives aux installations minières et d’infrastructures énergétiques et de communication, et de tous les impacts consécutifs aux déplacements des populations.

Face  à ces évolutions et enjeux, le Conseil des ministres de la COMIFAC de 2010 avait instruit le Secrétariat Exécutif de procéder à l’actualisation du Plan de Convergence 1, a expliqué le Secrétaire Exécutif de cette institution M. Raymond MBITIKON. Le Plan de Convergence révisé comporte six axes prioritaires d’intervention et trois axes transversaux. Il obéit aux principes de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) et demeure le cadre de référence et de coordination de toutes les interventions en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale. Il contribue également au renforcement des actions engagées par les Etats membres de la COMIFAC et les autres acteurs de développement.

Pour ce qui concerne l’ancien Plan de Convergence, née de la mise en œuvre de la déclaration de Yaoundé de mars 1999 des Chefs d’Etats de la CEEAC, l’on note de cette table ronde que, après dix ans de sa mise en œuvre, des progrès majeurs ont été enregistrés, notamment : la signature et la ratifications des conventions internationales , les reformes au niveau des politiques et législations nationales, l’augmentation de la superficie des aires protégées nationales et des complexes transfrontaliers ainsi que des forêts sous aménagement et des forêts certifiées, et la diminution des taux de déforestation et de dégradation des forêts. On note également l’adoption et l’internationalisation au niveau national des instruments juridiques, politiques et techniques d’orientation pour la  gestion durable, la création du Fonds pour les Forêts du Bassin du Congo(FFBC), destiné à financer les priorités du Plan de Convergence, et la création d’un fonds fiduciaire pour la gestion du complexe d’aires protégées de la Tri Nationale de la Sangha (TNS).

Par ailleurs, des plates-formes de concertation telles que les groupes de travail thématiques ont permis l’adoption des positions communes et concertées, en prélude aux négociations internationales sur les changements climatiques, la biodiversité, la lutte contre la désertification etc. .Dans la même dynamique, la sous-région s’est dotée d’un observatoire des forêts d’Afrique Centrale (OFAC) à travers lequel les rapports périodiques sur l’Etat des Forêts d’Afrique centrale sont publiés.

Pour le cas particulier de la République du Congo, M. Jacques OSSISSOU Directeur Général de l’Economie Forestière et Coordonnateur National de la COMIFAC, a indiqué que la mise en œuvre du Plan de Convergence 1 a permis entre autres la création de l’Agence Congolaise de la Faune et des Aires protégées, la création de nouvelles aires protégées avec au total 3.991.216 ha (13% du territoire national), la mise en chantier d’un nouveau code forestier et d’une nouvelle politique forestière, la création du Centre de Valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux, l’aménagement d’environ 5.888.592 ha de forêts, la certification de 2.478.943 ha  soit 50% de l’espace COMIFAC. Il a cité également l’augmentation de la transformation du bois dont l’expérimentation de la cogénération, avec une production d’électricité d’environ 4.5 mégawats dans la Sangha par la société CIB. Et aussi la ratification des conventions et accords  internationaux tels que la Convention sur la Diversité Biologique, le protocole de Nagoya, l’Accord de Partenariat Volontaire (APV-FLEGT) etc.

Le Plan de Convergence révisé (2015-2025) devra donc permettre à la République du Congo de renforcer ses avancées dans les thématiques et enjeux actuellement mis en exergue.