Cette conférence de Brazzaville qui s’achève le 30 avril 2015, est l’aboutissement d’une longue démarche entreprise par le gouvernement de la République du Congo auprès des représentants des Etats et des nombreux partenaires entre 2010 et 2014.
Les participants sont venus des quatre coins du monde surtout des pays concernés par le fléau, de la sous-région d’Afrique Centrale et de la région d’Afrique. On peut citer parmi eux, le représentant de la Commission de l’Union Africaine, les représentants des organisations internationales régionales et sous régionales, le Coordonnateur des agences du système des Nations Unies, les représentants des communautés économiques régionales et les représentants du Comité technique interministériel.
Les travaux de cette conférence sont structurés en deux segments à savoir : le segment des experts dont les travaux ont été ouverts par le Ministre Henri DJOMBO, se dérouleront du 27 au 28 avril 2015. Les travaux du segment de haut niveau se dérouleront le 29 avril et la clôture interviendra le 30 avril 2015 par le huit clos des Ministres et la rencontre entre les représentants des Etats avec les Bailleurs de fonds.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions du Représentant résident du Programme des Nations Unies (PNUD) et Coordonnateur du système des Nations Unies en République du Congo et de M. Henri DJOMBO, Ministre de l’économie forestière et du développement durable du Congo.
Aux participants que sont les acteurs concernés par la conservation de la Biodiversité à savoir : les éco gardes, les gardes forestiers, les chefs de patrouille, les conservateurs, les chefs de projets, les agents techniques, les ingénieurs, les biologistes, les vétérinaires, les chercheurs, les chefs de chantiers, les industriels, les gestionnaires, les officiers de police judiciaire, les juges, les communicateurs, les membres de la société civile et tous les spécialistes rassemblés à cette conférence, le Ministre Henri DJOMBO, a indiqué que cette rencontre est une occasion pour tous, pour présenter les préoccupations de terrain et leurs idées afin de produire des solutions pertinentes et cohérentes aux problèmes posés y compris une stratégie, un plan d’action, une déclaration et une gouvernance régionale explicite en matière de lutte contre la criminalité environnementale.
Le Ministre a également rappelé les raisons qui ont milité à ce que cette conférence se tienne à Brazzaville. En effet, face au trafic d’espèces de la faune et de la flore sauvages aux conséquences écologiques et socio-économiques considérables, le gouvernement du Congo n’a cessé en 2010 et 2014 de présenter lors des réunions internationales, régionales et sous régionales la situation du braconnage en Afrique. Ces rencontres ont pris respectivement entre autres résolutions et recommandations celles relatives à la tenue au Congo d’une conférence internationale sur la lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique.
Devant la montée du braconnage et du développement du commerce illicite, l’Union Africaine, elle aussi, a décidé de la tenue de cette conférence et encouragé le gouvernement congolais à l’organiser avec la collaboration de la Commission de l’Union Africaine, de la BAD, du PNUE, et de la CME.
L’Union Africaine s’est proposée aussi sur la base des acquis des réunions antérieures organisées sur cette thématique, d’adopter une stratégie régionale et un plan d’action permettant de concrétiser des actions et des mesures pertinentes et concertées assorties de moyens de mise en œuvre en vue d’endiguer ces fléaux à l’échelle continentale.
Pour montrer combien la situation est grave, le Ministre a présenté les chiffres effroyables enregistrés au cours de ces deux dernières années. En effet, on a enregistré 25 000 éléphants abattus et 23 000 tonnes d’ivoires saisies en 2011. 146 rhinocéros abattus en Afrique en 2013 tandis que le commerce de l’ivoire en Extrême Orient particulièrement vers la Chine, la Birmanie et la Thaïlande est en pleine expansion et atteint un niveau record. Il a précisé que cette situation est liée à l’évolution des prix des produits. Le prix du kilogramme de l’ivoire qui oscillait autour de 200 Dollars us en 2003 est passé entre 2500 et 3000 USD au marché noir en 2013.
Dans les années 90, le kilogramme de la corne de rhinocéros qui se vendait à environ à 800 USD atteint 65 000 USD en 2013. Le Ministre a ajouté que le braconnage ne concerne pas seulement les animaux emblématiques en Afrique et en Asie mais aussi, les oiseaux migrateurs qui sont exposés à des risques accrus car, ils se rassemblent en grand nombre à des endroits précis, à des moments prévisibles. Ce qui en fait des cibles faciles. L’exploitation illégale d’espèces aquatiques et marines prend également des proportions inquiétantes. La baleine, le requin, le thon, les tortues marines sont également menacées. Selon les rapports d’auditeurs indépendants, d’importantes quantités de bois sont exploitées et commercialisées par des sociétés peu enclines au respect des lois nationales. Le Bois de rose interdit par la loi malgache depuis mars 2013 s’est vu doublé d’un embargo international. Egalement convoitées par les trafiquants, les ébènes ont été classées parmi les espèces protégées.
Le Ministre a attiré aussi l’attention des participants sur un trafic oublié, celui d’espèces végétales commercialisées pour leurs vertus médicinales, leur potentiel pharmaceutique ou cosmétique, leur valeur alimentaire ou leurs vertus décoratives. Celles-ci échappent au contrôle des Etats pourvoyeurs et aux mécanismes de régulation du commerce de la flore en empruntant, en masses, des circuits illégaux. On note particulièrement des fougères et des orchidées pour l’ornement et de nombreuses espèces de plantes qui alimentent les laboratoires à l’étranger, ainsi que certains autres matériels végétaux exportés pour la recherche. Les savoirs et savoir-faire traditionnels, ainsi que les résultats des recherches réalisées en Afrique, sont exportées et échappent au contrôle des Etats qui ne disposent pas encore de réglementations appropriées en la matière.
Pour le Coordonnateur résident du système des Nations Unies, ce commerce odieux représente une source de grande préoccupation pour les Nations Unies et un défi sur les plans du développement, de l’environnement et de la sécurité. Il conduit inexorablement à l’extinction des espèces vulnérables et menacées, alimente la corruption et les conflits et met en péril des vies humaines et les moyens de subsistance.
Les Nations Unies encouragent le leadership pris aujourd'hui par le Congo, afin d’organiser cette conférence orientée vers l’action et l’atteinte de résultats tangibles. Nous travaillerons ensemble ces prochains jours à l’élaboration d’une stratégie africaine, qui émergera du continent afin de lutter contre ce fléau qui s'accroît exponentiellement au détriment de l’équilibre de la dynamique de la Biodiversité, mais également à celui de l’économie africaine.
Le Coordonnateur du système des Nations Unies pense que cette stratégie qui sera en temps voulu approuvée par l’Union Africaine guidera et soutiendra les efforts entrepris à l’échelle continentale et nationale par les Etats pour lutter contre le braconnage, l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore sur le moyen et court terme.
La communauté internationale se félicite de la détermination des Etats à fédérer leurs efforts autour de l’Union Africain. L’ONU est prête à poursuivre et à renforcer son appui aux réponses nationales, régionales et internationales de lutte contre les trafiquants illégaux des produits de la Biodiversité de la planète.
Cette conférence est Co organisée par le gouvernement de la République du Congo et la Commission de l’Union Africaine avec l’appui des institutions internationales tels que le PNUE, la FAO, le PNUD, la BAD, la Banque Mondiale, le CITES, WWF, l’UICN, l’Accord de Lusaka, Interpol, le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, la CEMAC, la COMIFAC etc.
La République du Congo a célébré, le 6 novembre 2024, la 38è
...Le siège du ministère de l’économie forestière a servi de ca
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