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23.06.2015

Interview : Didier Sylvestre MAVOUENZELA, Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers de Pointe Noire, Président du Comité d’organisation du Forum International Green Business.


Président de la chambre de commerce de Pointe-noire.

« Notre plus grand souci est de traduire dans les faits les orientations du forum pour que les populations voient les changements dans leurs conditions de vie »


Question : Monsieur le Président, parmi les recommandations formulées par les participants à cette 6ème édition, figure celle adressée au Gouvernement Congolais, relative à l’adoption d’une loi d’orientation sur le Green Business. Pourquoi une telle recommandation ?     
Didier Sylvestre MAVOUENZELA
: l’Economie Verte est une économie qui se développe par la réglementation. Il faut prendre des nouvelles lois pour que les entreprises puissent s’échanger un certain nombre d’habitudes, et c’est en cela que ça va créer des opportunités qui ne sont d’autres que l’Economie Verte. Il y a quelques temps, le Gouvernement avait interdit la vente des sachets. Les villes étaient devenues propres. Malheureusement un autre phénomène est né, les bouteilles en plastique qui traînent partout. Il faut prendre une loi pour contraindre ceux qui produisent les bouteilles de mettre en place des systèmes de recyclage, et là vous verrez que nous allons créer des emplois. Si vous demandez à chaque  jeune d’amener une bouteille en plastique moyennant un franc,  vous découvrirez que tout va partir. Il y a un phénomène, je pense que vous avez dû même le constater. Si vous vous promenez dans les villes du Congo, vous ne trouverez plus un déchet ferreux. Tous les fers qui trainaient ont disparu, parce qu’on y a donné de la valeur. Donc, donnons de la valeur aux déchets et nous créerons non seulement des emplois, surtout, nous allons améliorer les conditions de vie des populations.
Question : Que pensez – vous de l’issue de cette 6ème édition du FIGB. Avez-vous le sentiment d’une mission accomplie ?
DSM : Nous organisons le forum pour faire avancer une cause. Et le forum n’est qu’une étape. C’est un pas que nous venons de poser, mais il faut continuer parce que pour nous, il faut que l’Economie Verte devienne une réalité chez nous. C’est vrai que le forum est un moyen que nous utilisons pour transformer ce rêve que nous avons de voir l’Economie Verte être vécue par les populations, nous pensons que ce qu’il nous faut maintenant, c’est de mettre en avant les actions qui vont faire que le forum touche les populations. Vous savez qu’après cinq ans, il faut mener des actions qui vont faire que les populations se rendent compte que dans cette localité, il y a un forum sur l’Economie Verte qui se tient.
Et notre souci, c’est maintenant, comment traduire dans les faits les orientations du forum pour que les populations voient les changements dans leurs conditions de vie. Sentiment d’une mission accomplie ? Je dirais que le forum n’est pas une fin en soi. C’est un lieu de réflexion, un pays pour avancer doit souvent prendre le temps de réfléchir, et le forum est un lieu d’échanges. Nous associons les compétences et les expertises étrangères pour voir ce qui se passe ailleurs, parce que cela ne sert à rien d’inventer ce qui existe ailleurs. C’est pour cela qu’avant d’organiser le forum, grâce à la veille que nous avons, nous identifions des acteurs qui ont des expériences certaines qui peuvent nous profiter, et nous les faisons venir, c’est pour cela que nous avons fait venir au cours de ce forum, un certain nombre d’acteurs qui venus pour la première fois. Ce qui veut dire que le forum chaque fois se renouvelle pour pouvoir avancer.
Question : Vous dites, qu’il faut que l’Economie Verte devienne une réalité. Parce que ça ne l’est pas encore ?
DSM : Ça ne l’est pas encore, il faut continuer. Vous savez, nous sommes dans une phase de sensibilisation. Il faut prendre une réglementation, il faut bien que les entrepreneurs, la société civile, que tous nous soyons conscient des enjeux de l’Economie Verte, et ça, il faut continuer, ne pas baisser la garde. Dans ce travail, nous voulons compter sur les journalistes parce que l’Economie Verte est une économie qui se développe grâce à la sensibilisation.
Question : Qu’avez-vous apportée comme améliorations comparativement aux précédents forums ?
 DSM : Vous avez dû le constater, chaque année il y a des améliorations. Et surtout en matière d’Economie Verte, c’est la politique des petits pas, puisqu’il faut beaucoup de sensibilisation. Aujourd’hui, nous avons amélioré en élargissant le forum à d’autres partenaires. Nous avions eu l’Union Africaine. Donc le forum qui était une initiative du Congo, de l’Afrique Centrale, nous allons au niveau continental. Et c’est cela la marche du forum.
Question : Pourquoi sur le thème général du forum, avoir  ciblé le reboisement au Congo ?
DSM : Nous avons ciblé ce secteur pour deux raisons : premièrement, parce qu’il s’agit d’une orientation stratégique du Président de la République qui a lancé un mot d’ordre, celui de planter un million d’hectares, et en plus, au niveau de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale qui est en train de mettre en place le système de l’Economie Verte en Afrique Centrale, il y a des programmes qui ont été mis en œuvre. Et parmi ces programmes, il y a celui de l’économie de reboisement. Et notre pays a choisi ce programme. Voilà pourquoi nous nous sommes dit qu’il nous fallait sensibiliser, dire que notre pays vis-à-vis de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, a pris l’engagement d’être leader de ce programme. C’est pour cela que nous avons mis l’économie de reboisement au centre de cette édition.
Question : On peut penser que le Congo y parviendra ?
DSM : Le Congo a déjà posé les jalons pour y parvenir, puisque le Congo a mis en place le Programme National d’Afforestation et de Reboisement (ProNAR), le Congo a un Service National de Reboisement (SNR), donc les jalons sont posés pour que le Congo y arrive. C’est pour cela que nous souhaitons que cette ambition ne soit pas seulement celle des pouvoirs publics, mais aussi de la société civile et du secteur privé. Il faut que nous voyions avec les gouvernants quels sont les moyens qu’on va trouver pour intéresser le secteur privé dans ce cadre-là. Vous savez, l’Etat a un outil pour faire avancer sa politique, ce mot d’ordre, c’est la fiscalité. Il faut voir au niveau de la fiscalité, comment prendre les mesures incitatives pour amener les entreprises à s’engager dans le planting des arbres.
Question : Pourquoi cet intérêt porté sur la presse ?
DSM : C’est parce que nous sommes conscient du rôle capital que doit jouer la presse dans le développement de l’Economie Verte. Ensemble, nous allons voir comment renforcer les capacités des journalistes au-delà des formations classiques. Je voudrais vous faire remarquer que nous n’avions pas seulement ouvert à la presse, nous avions ouvert aussi aux religieux. C’est deuxième année que nous organisons un atelier sur la religion, parce que nous savons que là aussi, c’est un moyen par lequel on peut toucher un grand nombre.   
Question : La fête est terminée, peut-on connaître la suite ?
DSM : La suite, il faut continuer à travailler. Nous avons arrêté le principe de mettre en place un Comité de suivi, c’est pour que, entre deux forums, qu’il y ait des actions. Ce que nous souhaitons, c’est que l’année prochaine, nous vous montrons les résultats des actions que nous aurons menées entre deux forums, par rapport à la 6ème édition. C’est le sens en fait des accords que nous venons de  signer avec des associations. Nous allons mettre en place des plans de travail. Et le prochain forum servira en fait de rendu pour les activités qu’on aura menées au cours de l’année.
Question : Vous avez donnez rendez-vous aux participants pour l’année prochaine. Peut-on penser que le forum s’exportera un jour ?
DSM : Nous, nous croyons à la spécialisation. Vous voyez, nous avons un évènement qui porte sur le cinéma et un autre qui porte sur la musique. Quand on parle FESPACO, on sait que c’est à Ouagadougou, quand on dit FESPAM, c’est Brazzaville, et nous nous souhaitons lorsqu’on dira Green Business, que çà soit Pointe Noire. Donc pour nous, l’ambition ce n’est pas de délocaliser le forum de Pointe Noire, mais qu’il devienne une spécialité de la ville de Pointe Noire.
Question : En votre qualité d’organisateur principal du Forum International Green Business, quel est votre dernier mot aux participants à cette 6ème édition ?  
DSM : Ce que je peux dire, c’est qu’il faut que nous nous engageons pour le développement de l’Economie Verte parce que tous nous sommes citoyens du monde, et tous nous pouvons subir les affres d’une économie carbonée. Vous savez, le monde a connu un premier boom.  Il l y a quelques années, on a beaucoup parlé des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, nous ne nous sommes pas mobilisés. Aujourd’hui on parle de l’Economie Verte, si nous ne nous mobilisons pas, on va superposer une fracture numérique à la fracture écologique. L’Afrique doit donc être au rendez-vous de l’histoire.
                 Propos recueillis par Aurélien – Després TATY (DCV-CAB-MEFDD)  


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