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Discours & Allocutions
19.11.2014

Discours Mr Henri Djombo, Ministre du Développement Durable, de l’Economie Forestiere et de l’Environnement à l’occasion de l’ouverture des Quatrièmes Rencontres de Racewood.


Pointe Noire, 29-30 Septembre 2011   

 

Monsieur Emmanuel Bizot, Ministre des Eaux et Forêts, Chasse et pêche de la République Centrafricaine, 

Monsieur Christian Magnagna, Ministre des Eaux et Forêts de la République Gabonaise, 

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, 

Messieurs les Ministres en charge des forêts, du développement durable et/ou de l’environnement de l’espace COMIFAC, 

Monsieur l’Ambassadeur de l’Union Européenne, 

Monsieur le Directeur Exécutif de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT), 

Monsieur le Président de l’Association Interafricaine des Industries Forestières (IFIA), 

Mesdames et Messieurs les représentants du Corps Diplomatique, 

Messieurs les Préfets des départements de Pointe Noire, 

Monsieur le Mairie de la ville de Pointe Noire, 

Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations Gouvernementales et Non-gouvernementales, 

Messieurs les Directeurs Généraux des sociétés forestières, pétrolières et minières, 

Distingués invités, 

Mesdames et Messieurs, 

Je vous invite à observer une minute de silence en mémoire de Madame WANGARI MAATHAI Prix Nobel de la Paix 2004 ambassadeur itinérant du Bassin du Congo, qui vient de nous quitter. 

Ce que nous avions envisagé hier à la rencontre de Douala se concrétise enfin aujourd'hui – nous voici réunis à la 4 ème édition du RACEWOOD, à Pointe Noire. 

J’aimerais remercier IFIA et tous ses membres d’avoir alors fait confiance au Congo pour organiser ce grand rendez-vous. Je voudrais aussi remercier toutes les personnes ici présentes d’avoir honoré l’invitation à participer à ce Racewood en se rendant ici, et souhaiter une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour à nos invités venus de l’étranger. 

Je suis reconnaissant à mes collègues d’Afrique Centrale, les Ministres Christian Magnagna de la République Gabonaise, Emmanuel Bizot de la République Centrafricaine, qui ont accepté de se joindre à nous et de contribuer à sa réussite. 

Je félicite toutes les entreprises qui ont accepté d’apporter leur savoir-faire et d’exposer ici leurs produits, particulièrement des maisons en bois, car elles ont bien voulu faire de ce forum une occasion d’échanges entre producteurs et consommateurs des bois d’Afrique Centrale, une opportunité de contacts et de mise en place de partenariats entre décideurs ou acteurs de la gestion durable des forêts. 

Par ailleurs, je voudrais me féliciter de la participation active des partenaires bilatéraux et multilatéraux. Leur présence à ce rendez-vous est, à plusieurs égards, un signe encourageant. 

C’est un honneur pour moi d’ouvrir les travaux de cette édition devant des participants motivés et surtout engagés dans les mutations qui s’opèrent aujourd'hui dans la sous-région d’Afrique Centrale concernant l’utilisation des forêts tropicales. On assiste, en effet, à des changements significatifs dans l’ensemble, changements favorisés par l’harmonisation des politiques et des législations forestières. La conservation et la gestion durables des forêts ainsi que la transformation plus poussée des bois, qui illustrent la juste vision que les Chefs d’Etat d’Afrique ont exprimée dans la déclaration de Yaoundé en 1999, figurent dans les stratégies et priorités de la majorité des pays. 

A ce jour, dans le cadre des actions communes menées dans le Bassin du Congo, on constate avec bonheur que près de 20 millions d’hectares de forêts sur les 55 millions concédés à l’exploitation forestière sont aménagées et 5 millions d’hectares sont déjà certifiées. Les efforts en cours tendent à améliorer ces performances qui induisent un faible taux de déforestation et ont permis à la sous-région d’anticiper sur le REDD+, malgré qu’elle ne bénéficie que de faibles flux financiers de la communauté internationale pour la préservation de ses écosystèmes forestiers. 

Mis en place dans la plupart des pays, un programme d’observation indépendante de la légalité forestière est animé par des ONG nationales et internationales et contribue à la transparence et à la bonne gouvernance forestière. Les résultats de cette observation indépendante sont mis en ligne sur internet et permettent à l’opinion de s’informer sur les progrès réalisés. 

Il en est de même des Accords de Partenariat Volontaire signés ou en négociation avec l’Union Européenne, dans le cadre du FLEGT. Ainsi, on pourra découvrir dans les stands les premiers résultats du projet congolais de traçabilité des bois, depuis l’abattage jusqu'au port d’évacuation. 

Dans les pays où la certification forestière est établie, l’APV-FLEGT vient renforcer les législations et les réglementations forestières nationales et garantir le minimum légal nécessaire que les entreprises en quête d’avenir et d’activités durables doivent observer. 

Toutefois, il est important de rappeler qu’à partir du 1 er Janvier 2013, l’APV FLEGT entre en vigueur au Congo et que, dès lors, il ne sera possible à aucune société de passer entre les mailles : tous les bois commercialisés sur le marché local ou exportés seront accompagnés d’une autorisation FLEGT prouvant qu’ils proviennent des coupes légales. C’est pourquoi à quinze mois de cette échéance, il convient que la planification des coupes à partir de 2012 tienne compte de la transformation de 85% des bois dans le pays, ainsi que l’exige le code forestier, pour toute entreprise ayant dépassé 3 ans d’existence. 

Plutôt que de s’arc-bouter sur des droits d’exportation de grumes, il vaut mieux, pour la filière, s’assurer des incitations objectives et légales, susceptibles d’encourager les entreprises engagées dans l’aménagement forestier durable et la certification forestière, et de simuler la transformation plus poussée et diversifiée des bois, la compétitivité et la consommation. 

Les produits exportés proviennent essentiellement de la première transformation, connus pour leur faible rendement, matières comme le sciage, le placage et le contreplaqué, qui sont écoulés sur le marché européen et asiatique. Et pourtant le taux moyen de croissance économique de la sous-région reste très élevé et peut justifier l’introduction de technologies nouvelles, de nouveaux investissements et la fabrication des produits nouveaux tels que la pâte à papier, le papier, les panneaux à densité moyenne (MDF) et à haute densité (HDF), des panneaux de lamellés collés, et bien d’autres produits, capables de valoriser les bois de plantation. 

La filière est appelée à se développer en vue d’améliorer sa place dans le commerce international des produits semi-finis et finis, où les parts de marchés des pays d’Afrique Centrale restent marginales. 

L’industrie du bois doit connaître également une évolution qualitative, avec des niveaux élevés d’élaboration des produits, en vue de satisfaire tout d’abord les besoins nationaux et sous régionaux. D'où la nécessité de mettre en place des industries performantes, dotées de technologies modernes et à haut rendement matière. 

En conséquence, il faudrait ajuster l’industrie du bois afin qu’elle puisse durablement charrier sur le marché national et à l’exportation des maisons en bois, les meubles, le parquet, les portes, les fenêtres, la décoration et d’autres produits de qualité. Telle est, au Congo, la directive du Président Denis Sassou-Nguesso, que les entreprises ont commencé à suivre pour sortir de la crise financière qui a mis à mal l’économie forestière des pays en développement, orientée vers les exportations. 

Une bonne industrie doit être intégrée et capable de réduire au minimum les pertes de bois, d’utiliser des essences nouvelles et d’assurer un meilleur rendement de la forêt. 

Ainsi, demain, la taille des entreprises ne se distinguera plus par la superficie forestière occupée, mais par la gamme et la qualité des produits placés sur le marché, par la valorisation des déchets et par la capacité à créer plus de valeur ajoutée. En fait, il faut changer d’attitudes, accéder à de nouvelles technologies, conquérir les marchés par une politique commerciale offensive, donc changer de culture, pour assurer des lendemains meilleurs à la filière forêt-bois. 

En ce qui concerne la lutte contre le changement climatique et la satisfaction des besoins industriels et domestiques en énergie renouvelable, il est de plus en plus envisagé dans la sous-région de développer la cogénération et des technologies peu polluantes. 

Tous ces efforts, Mesdames et Messieurs, ne peuvent aboutir que si des changements indispensables sont assurés, à savoir : des financements durables et suffisants, le transfert de technologies, le renforcement des capacités, prévus dans le cadre des sources innovantes retenues à Copenhague et Cancun, ainsi que le soutien de la BAD, des banques régionales de développement et des banques primaires. Un effort doit être fait pour rapprocher les secteurs forestier et bancaire. 

La filière connaît une autre lacune, en étant chroniquement confronté à la qualité des ressources humaines et en restant tributaire de la carence en techniciens spécialisés et en ouvriers qualifiés. 

C’est pourquoi elle ne peut assurer pleinement une exploitation forestière à impact réduit, planifier la production, garantir une productivité élevée en usine et mettre sur le marché des produits compétitifs et de qualité, malgré ses énormes potentialités et ses multiples opportunités de développement. Elle doit cependant couvrir ses lacunes en développant des Centres des métiers de la forêt et du bois, de sorte à créer des emplois spécialisés ou qualifiés décents et durables en faveur des Nationaux. 

Je suis convaincu que les débats sur la transformation plus poussée et diversifiée du bois et l’exposition des produits du bois à Pointe Noire permettront de proposer des technologies nouvelles et adaptées en Afrique Centrale et de sensibiliser l’opinion sur les capacités montantes de l’industrie sous régionale du bois. 

En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la 4 ème édition du RACEWOOD. 

Vive les pays du Bassin du Congo ! Je vous remercie !


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