19.11.2014

Discours d’ouverture de Dr Lamourdia THIOMBIANO, Représentant Sous-régional de la FAO pour l’Afrique Centrale lors des Quatrièmes Rencontres de Racewood

---

Pointe Noire, 29-30 Septembre 2011

Excellence Mr le Ministre du Développement Durable, de l’environnement et de l’Economie Forestière, 

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, 

Excellence Messieurs les Ministres de la sous-région, 

Monsieur le Directeur Exécutif de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT), 

Monsieur le Président de l’Association Interafricaine des Industries Forestières (IFIA), 

Excellences, 

Distingués invités, 

Mesdames et Messieurs, 

Il m’est agréable au nom du Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) de vous remercier Excellence Monsieur le Ministre, pour avoir accepté d’accueillir cette importante rencontre à Pointe Noire ; ville connue pour les réalisations remarquables dans le domaine des plantations industrielles forestières et de l’industrie du bois. 

Dans une des préfaces de nos publications, Dr Jacques Diouf disait, je cite : « Nous avons tous intérêt à sauver notre planète et à faire en sorte que les secteurs de l’Agriculture soient en mesure de produire et de relever les défis qui l’attendent ». 

L’un des défis majeurs dans le domaine de la gestion raisonnée des forêts est l’exploitation et la transformation de leurs ressources ligneuses et non ligneuses pour répondre aux besoins émergents et grandissants du marché. 

La FAO, en appui aux pays du Bassin du Congo et en collaboration avec l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT), le secteur privé représenté par IFIA et de nombreux autres partenaires, s’est engagée fortement au cours des deux dernières années, dans le processus d’élaboration d’une stratégie de développement de l’industrie de transformation du bois dans la région ; cela, afin d’améliorer l’accès des produits de cette industrie aux marché notamment interafricains. 

Ce Forum international dénommé RACEWOOD, représente une étape importante de ce processus. Il offre l’opportunité d’examiner le projet de Plan d’Action Stratégique qui a été élaboré sur la base des résultats des Ateliers nationaux tenus respectivement à Yaoundé, Brazzaville, Kinshasa et Libreville. 

De par le monde, il est admis que le potentiel que représente le secteur forestier pour le développement économique et social de la sous-région est énorme. Avec une superficie de près de 530 million d’hectares dont 57% de couverture forestière, les forêts du Bassin du Congo constituent le second poumon qui rythme la respiration de notre planète près l’Amazonie. On estime qu’environ 60 millions de personnes dépendent directement de ces forêts pour leur subsistance. A la fin des années 2000, la contribution du secteur forestier au PIB a été estimée à 2% environ au Cameroun et en RDC, 3% au Gabon et au Congo et 11% en République Centrafricaine ; ce secteur étant le deuxième employeur après l’Etat, au Gabon et en République Centrafricaine. Cependant, en 2009, la 

récolte de bois rond industriel n’a été que de l’ordre de 17 millions de mètres cubes avec une offre d’emplois formels de 0.1% pour l’ensemble de la sous-région. 

Au regard du potentiel existant, les pays du Bassin du Congo sont par conséquent appelés à faire face à de nombreux défis pour valoriser durablement les produits forestiers, tout en permettant la contribution significative du secteur à l’économie nationale et régionale. Afin de relever ces défis, il est essentiel de revisiter les modes de gouvernance actuels, dominés par une approche parcellaire et sectorielle. En effet, il est opportun d’améliorer la cohérence entre les politiques, les lois forestières existantes et celles des autres secteurs notamment agricole, qui exercent un impact sur l’économie forestière. 

Le Bureau Sous Régional de la FAO pour l’Afrique Centrale a pour sa part retenu l’appui à une synergie des politiques ainsi que la gestion cohérente et harmonieuse des interfaces Agriculture / Forêts comme les deux axes prioritaires de son intervention en appui aux pays. 

Des défis, il est important de mentionner la lutte contre l’exploitation illégale des produits forestiers qui demeure encore un frein à la gestion durable des milieux forestiers. Des solutions pourront être trouvées à travers l’initiative FLEGT et les programmes relatifs, tels que le Programme ACP-FLEGT financé par l’Union Européenne et mis en oeuvre par la FAO. 

Les progrès réalisés ces dernières années dans le cadre de la gestion durable des forêts et leur préservation sont relativement importants. Plus de 10 Millions d’hectares de forêts de production sont actuellement gérés selon des plans d’aménagement et près de 5 millions d’hectares sont certifiés. Toutefois, les efforts doivent être poursuivis afin de mieux prendre en compte les dimensions sociales et environnementales de la gestion durable des forêts. Le concept REDD+ présente des opportunités additionnelles pour la gestion forestière qui doivent être capturées par les initiatives en cours, pour une meilleure contribution à la lutte contre la pauvreté. 

Excellence Messieurs les Ministres, 

Comme le dit un proverbe de la sagesse traditionnelle de la région, pour traduire la nécessité de la persévérance et de la volonté pour atteindre un objectif donné « c’est grâce à sa ténacité que l’insecte kantoundo fabrique la glu ». Je souhaite que ce proverbe nous inspire dans la poursuite de cette initiative qui augure une nouvelle politique d’industrialisation de la filière bois. La FAO est disposée à poursuivre son appui à cette stratégie de développement de l’industrie de transformation du bois dans la région. Elle représente une contribution significative à la mise en oeuvre de l’Axe stratégique du Plan de Convergence de la COMIFAC, consacré à l’utilisation durable des ressources forestières. 

Je vous remercie pour votre attention.

---