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Discours & Allocutions
17.11.2014

Allocution de Monsieur Marcel van Opstal, Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne en République du Congo, à l’occasion de l’ouverture des Quatrièmes Rencontres de Racewood.


Pointe Noire, 29-30 Septembre 2011 

Excellence Monsieur le Ministre du Développement Durable, de l’Economie Forestière, et de l’Environnement, Monsieur le Préfet du département de Pointe Noire, Monsieur le Président de l’Association Interafricaine des Industries Forestières (IFIA), Monsieur le Représentant de la FAO, Monsieur le Directeur Exécutif de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT), Distingués Invités, Mesdames et Messieurs, 

Il m’est agréable de représenter ici à Pointe Noire, l’Union européenne, qui à travers Pro€Invest, contribue au financement de Racewood, dans cette capitale économique de la République du Congo, dans cette ville qui frémit au rythme du Secteur Privé. 

Il est particulièrement rafraichissant, venant de Brazzaville, non seulement d’apprécier la brise de l’Océan Atlantique, mais aussi de sentir et voir bouger les choses, les gens et les modes de faire. 

Quel contraste entre la morosité de la capitale administrative et l’allégresse de Pointe Noire, qui se tourne vers l’avenir, et qui se modernise, consciente des défis de demain, en termes de diversification économique, d’amélioration du climat des affaires et d’investissements privés. 

Les thèmes qui seront abordés ici, le développement de la transformation du bois, répondre aux exigences du marché, la concession de demain, et les produits déjà exposés sont les exemples d’une dynamique vers la valorisation de cette filière du bois, si importante et dont le potentiel est réel pour une contribution accrue de la croissance, à la création d’emploi et au développement durable. 

La République du Congo bénéficie d’une fenêtre d’opportunité, qui se caractérise par une stabilité politique retrouvée, une croissance économique bien amorcée et surtout par la paix, un retour à une sécurité accrue qui contraste avec le voisinage immédiat. C’est bien, très bien même. 

Il ne faudrait pas cependant que la République du Congo tombe dans le paradoxe de la croissance sans développement. Certes, les infrastructures économiques renouvelées contribueront à créer un environnement propice, mais ce sera essentiellement sur le secteur privé que reposera la tâche de créer les emplois de demain, de créer la vraie richesse, celle qui 

se traduit par l’amélioration de l’éducation, de la santé, du filet social, bref par l’accroissement du bien-être de l’ensemble de la population. 

La République du Congo sait ce qu’elle veut ! Elle qui souhaite s’orienter vers la diversification économique, vers une part croissante du secteur privé dans les activités économiques de tous les secteurs. Elle qui se veut émergente à l’horizon 2025. 

La semaine dernière s’est établie à Bruxelles, au Parlement Européen, la Chambre de Commerce Europe – Congo, où aux côtés des Ministres Odondo et Bouya, j’ai salué les efforts réalisés vers la stabilisation économique et la recherche d’investissements privés. La Vision à l’horizon 2025 y a aussi été esquissée. 

J’ai pu y souligner que l’esprit d’initiative et de responsabilité, la culture d’entreprise, l’existence d’un véritable secteur privé, la volonté de prendre des risques étaient autant de facteurs nécessaires au développement de la République du Congo. Qu’il y avait là un rôle pour un partenariat entre le secteur privé européen et la République du Congo, dans tous les secteurs de l’économie. 

La volonté politique va dans cette direction et les espoirs d’une nation également. Par contre, la volonté politique tarde encore à se traduire concrètement dans les faits par suite de lourdeurs administratives dépassées, relevant d’une tradition de méfiance du secteur privé et d’une incompréhension des enjeux de l’avenir. 

Comment comprendre que malgré le discours, malgré la disponibilité des moyens financiers, l’Etat peine encore à répondre à ses engagements, non seulement en termes de mobilisation des moyens prévus par des Conventions internationales, mais surtout envers ses citoyens qui attendent les emplois, qui aspirent à une meilleure éducation, une meilleure santé, à un mieux vivre au quotidien. 

Prenons l’exemple de l’Accord de Partenariat Volontaire FLEGT dans le cadre de la gouvernance, du commerce et de l’application des lois dans le domaine forestier, signé entre la République du Congo et l’Union Européenne. Cet accord a déjà été ratifié par la partie européenne et doit l’être par la partie congolaise. Il doit être vu désormais dans la perspective de l’entrée en vigueur en mars 2013 du Règlement européen du bois, qui va concerner tous les acteurs du secteur forestier congolais qui font du commerce avec l’UE. 

Cette date doit selon nous, être considérée comme un butoir pour la détermination du calendrier de mise en œuvre de l’APV FLEGT Congo, en ce qui concerne l’émission des licences FLEGT. Plus de traçabilité et plus de gouvernance ont été des mots clés dans les discours des plus hautes sphères de l’Etat, mais que se passera-t-il si l’Administration congolaise n’est pas prête à délivrer les licences FLEGT avant cette date ? 

Les opérateurs du marché européen vont-ils demander plus de bois certifiés FLEGT, lui donner une valeur ajoutée ? Sera-ce un avantage commercial de disposer de ces licences qui reposent sur un virage très serré vers plus de gouvernance forestière ? Ne sont-ce pas là des priorités claires pour le secteur, pour le pays ? Dès lors, pouvons-nous attendre une mobilisation sans faille et sans retard des ressources humaines et financières pour respecter ces priorités et les engagements pris ? N’y a-t-il pas urgence à ce que les moyens à mettre en œuvre soient à la hauteur des déclarations et engagements politiques ? Ces questions restent posées. 

Certes, dans le pays le processus de réforme est enclenchée et des efforts se réalisent dans la voie d’une meilleure gouvernance, que ce soit dans les domaines politiques, économiques, de la gestion des ressources publiques, et même des ressources forestières, car certains font leur travail du mieux qu’ils peuvent. Qui dit réforme dit résistance, hélas ! Et il ne faut pas se le cacher, certains nostalgiques du passé restent profondément ancrés dans la rétention des informations, la multiplication des procédures ou dans leur routine du statu quo. 

Comme l’a très bien dit François Soudan, en prélude à un supplément consacré à la République du Congo, dans le numéro de Jeune Afrique du 14 au 27 Août 2011, je cite : « C’est en effet une évidence que la gouvernance doit chaque jour être améliorée. Mais cette exigence est aussi, dans une certaine mesure, l’arbre qui cache la forêt. Car c’est à une véritable introspection culturelle que tous les Congolais doivent se livrer s’ils veulent véritablement entrer dans la modernité et la mondialisation… Tant que la vertu de la solidarité, l’une des bases essentielles du développement, sera noyée sous les jérémiades de l’envie et de la défiance mutuelle, la croissance reposera sur des sables mouvants. Il faut que tout cela change. On appelle cela une révolution culturelle » 

Il ne se trompe pas beaucoup François Soudan qui connaît bien ce pays… mais il n’a peut-être pas bien regardé de ce côté de l’Atlantique, cette ville de Pointe Noire qui montre l’exemple en se tournant vers l’extérieur, se préparant pour les défis de demain. 

Fasse que cette ville et que ces journées animées principalement par le secteur privé puisse contribuer à cette révolution culturelle et entraîner tout le pays dans la voie de son développement. 

Je terminerai en félicitant la République du Congo et la Ville de Pointe Noire, en particulier, qui abrite RACEWOOD, les quatrièmes Rencontres Africaines de Coopération avec l’Europe, et je forme le vœu que cet évènement contribue à l’essor du secteur forestier tropical. 

Je vous remercie,


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