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Discours & Allocutions
18.09.2015

Allocution de Monsieur Anthony OHEMENG Coordonnateur Résident du SNU

1er Atelier régional des Etats de l'Afrique Centrale sur le renforcement des contrôles aux frontières visant la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts, le 31 Août 2015.


 

Monsieur le Ministre de l'Economie Forestière et du Développement Durable ;

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants du Corps Diplomatiques ;

Monsieur le Représentant régional de l'Office des Nations Unies Contre la Drogue et la Criminalité ; 

Monsieur le Secrétaire exécutif de la COMIFAC ;

Chers collègues du Système des Nations Unies ;

Mesdames  et Messieurs ;

Distingués invités.

Permettez-moi tout d'abord, de remercier l'UNODC qui organise cet atelier sur le renforcement des contrôles aux frontières visant la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages fauniques et floristiques.

Je suis très heureux de cette occasion qui m'est offerte pour m'adresser à vous en ce moment où le trafic d'espèces sauvages et l'exploitation forestière illicites constituent, non seulement des menaces imminentes pour la biodiversité naturelle et sa préservation, mais aussi un facteur important d'enrichissement des groupes du crime transnational organisé qui influencent  négativement le développement de nos Etats et de l'état de droit.

La criminalité liée aux espèces sauvages constitue la 4ème forme d'activité criminelle après le trafic de drogue, le trafic des êtres humains et la contrefaçon des biens. Rien qu'en Asie de l'Est et dans le Pacifique, elle génère 23 milliards de dollars chaque année, soit plus d'un quart des 90 milliards de dollars générés par la criminalité transnationale organisée dans la région chaque année. Malgré cela, cette criminalité est souvent traitée comme un délit mineur, ce qui renforce la position des trafiquants qui exercent  parfois au grand jour.

La criminalité liée aux espèces sauvages est très souvent pratiquée pour obtenir des produits comme l'voire pour leur valeur médicinale supposée, ou soit pour l'art. L'ivoire est aujourd'hui, deux fois plus cher que l'or et le platine, ce qui fait que le braconnage et le trafic illicite sont devenus des activités très lucrative à faible risque.  Cela favorise grandement la corruption à cause de la faible réponse judiciaire, et dans la plupart de nos états manque les mécanismes de riposte.

Très souvent les auteurs de cette forme de criminalité sont bien organisés, bien équipés et prêts à en découdre avec les autorités étatiques en utilisant les moyens à leur portée.

D'un autre côté et particulièrement au niveau économique et développement,  le commerce de la faune et l'exploitation forestière illicites privent les pays et leurs populations de ressources renouvelables rares. La perte des bénéfices possibles du commerce légal de ces ressources pèse lourdement sur le revenu des populations tout en compromettant leur capacité à mettre en œuvre des programmes de développement et à renforcer l'état de droit dans leurs pays.

Monsieur le Ministre de l'Economie Forestière et du Développement Durable ;

Monsieur le Représentant régional de l'Office des Nations Unies Contre la Drogue et la Criminalité ; 

Monsieur le Secrétaire exécutif de la COMIFAC ;

Mesdames et Messieurs,

Au niveau de l'Afrique Centrale, ce crime qui se traduit se par le braconnage assez important pour et l'exploitation forestière illégale constituent une menace majeure pour la faune et la flore. Au moins 50% des espèces protégées sont confrontées à l'extinction causée par des actes anthropiques. Le trafic illicite de la faune et de flore sauvage se poursuit sans relâche et nuit au développement économique et social, tout en menaçant la paix et la sécurité de la région.

La criminalité de la faune menace la santé humaine et animale à travers la propagation de certaines pathologies très virulentes.

L'exploitation forestière illégale et le commerce international des bois illégalement enregistrés contribuent à la déforestation, causant de graves dommages à long terme sur l'environnement, avec d'importantes répercussions sur le développement social et économique.

Les groupes criminels organisés déplacent leurs butins à l'aide des mêmes techniques opératoires sophistiquées et des réseaux utilisés pour la traite des personnes, le trafic d'armes, de drogue, et d'autres produits de contrebande. Ce trafic illicite pose à ce jour un grand nombre de défis, à la base des délits connexes tels que la fraude, la contrefaçon, le blanchiment d'argent, la violence et la corruption.

Monsieur le Ministre de l'Economie Forestière et du Développement Durable ;

Monsieur le Représentant régional de l'Office des Nations Unies Contre la Drogue et la Criminalité ; 

Monsieur le Secrétaire exécutif de la COMIFAC ;

Mesdames et Messieurs,

Compte tenu de la diversité des lieux où le braconnage, la récolte, le transport, l'achat et la consommation de ces produits se produisent, le trafic illicite de ces espèces s'est érigé en crime transnational.

A cause de la dimension internationale du phénomène, seule une réponse internationale et solidaire peut permettre de lutter efficacement contre le problème.

L'ONUDC est chef de file mondial de la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée (CTO).

La pertinence de la Convention CTO dans la lutte contre le trafic illicite des ressources naturelles est confirmée par la résolution 55/25 du 15 Novembre 2000 de l'Assemblée générale des Nation Unies qui affirme, je cite : « la Convention CTO constitue un outil qui pour la coopération internationale dans la lutte contre les activités criminelles telles que le trafic illicite d'espèces protégées de faune et de flore sauvages ainsi que le cadre juridique nécessaire à cette lutte et à la promotion des principes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. »

Monsieur  le Ministre de l'Economie Forestière et du Développement Durable ;

Monsieur le Représentant régional de l'Office des Nations Unies Contre la Drogue et la Criminalité ; 

Mesdames  et Messieurs,

A cet égard, je tiens à préciser pour terminer mon propos que, notre Organisation à un rôle important à jouer en termes de renforcement de la capacité des gouvernements à enrayer les crimes contre les espèces protégées de la flore et de la faune sauvages, poursuivre leurs auteurs et complices afin de les infliger les sanctions qui s'imposent.

Et c'est à cet effet que les Etats membres, nous ont dotés d'un mandat clair pour mettre fin à cette forme de criminalité.

Pour faire face à ce crime transnational, l'ONUDC a élaboré le Programme mondial de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages fauniques et floristiques. Celui-ci fournit un cadre pour mettre en place une gamme d'activités d'assistance technique au sein de plusieurs domaines thématiques, en vue d'atteindre l'objectif clé du projet.

Ainsi donc, l'atelier qui nous réunit ce jour doit nous permettre de réfléchir ensemble sur les moyens de renforcer les contrôles aux frontières visant la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et forêts.

Monsieur le Ministre, je n'ai point besoin de le rappeler que notre organisation reste mobilisée à vos côtés pour apporter son appui nécessaire.

Je vous remercie pour votre attention.

Auteur : Anthony OHEMENG-BOAMAH

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